CDI & Cultures

Publié le par Favron bénédicte

 
Bénédicte Favron   Mars 2006
 CDI & CULTURES
 Rapport préliminaire
  Réunion plénière des délégués de classes 07/02/2006
  De quelles façons l’enseignant documentaliste peut-il faire du CDI un outil incontournable et une place culturelle dynamique au sein de l’établissement, en informant et en invitant les usagers à s’ouvrir au monde?
   Pourquoi ce projet ?
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une réflexion globale sur la redynamisation du lieu. Une rénovation profonde impliquant à la fois l’aménagement et la disposition des lieux à moyen terme et une politique de renouvellement du fonds documentaire.
Il est clair que le CDI ne peut être un espace vivant et chaleureux de travail, que si les enseignants documentalistes se remettent en question.
 
Ce sont également les usagers qui donnent au CDI son caractère. Nous avons donc décidé de travailler en collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs concernés et en premier lieu les élèves. Afin de redonner au CDI ses « lettres de noblesse», ce questionnaire a été mis en place.
Les phases du projet :
Ø     Réflexion sur la situation problème (désaffection du lieu ces dernières années et baisse de la fréquentation),
Ø     Elaboration d’un questionnaire afin d’établir un état des lieux,
Ø     Préparation de la réunion,
Ø     Réunion,
Ø     Dépouillement du questionnaire, analyse statistique, propositions des enseignants documentalistes, et faisabilité des propositions.
Ø     Le rapport détaillé -statistiques et propositions est transmis aux participants de la réunion ainsi qu’au Chef d’Etablissement, aux responsables de niveau, et aux représentant des parents d’élèves. Un exemplaire est donné en vie scolaire et un autre mis à disposition en salle des professeurs.
Ø     Préparation d’une réunion avec les représentants des délégués de classe volontaires afin d’apprécier les résultats et de choisir ensemble les propositions les plus pertinentes et satisfaisantes pour tous.
Ø     Reprendre les propositions des élèves, et des responsables pédagogiques, afin de mettre en place les activités pour la fin de l’année scolaire 2005/2006 et 2006/2007.
Il est important que ce type de réunion avec les représentants des élèves se pérennise et s’effectue dans un climat de confiance et de transparence où l’esprit de collaboration supplante les rapports enseignants – élèves qui doivent primer dans d’autres activités. L’enrichissement réciproque, l’analyse objective des pratiques de chacune des parties sont des modalités obligatoires pour faire du CDI un espace privilégié au sein de l’établissement.
Il s’agit aussi de mettre en place des dispositifs qui respectent les contraintes suivantes : le CDI doit rester un lieu de travail calme, accessibles à tous. Notre budget est limité. Des obligations annexes, de sécurité par exemple ou le nombre de places doivent être prises en compte dans l’élaboration de projets.
Rappel du déroulement de la réunion :
-Visionnage de deux diaporamas sur le thème, un sous forme d’introduction, l’autre précisant le plan de la séance.    
Elèves concernés : les délégués du lycée, secondes, premières, terminales.
Durée : 1 heure < Animatrice : Bénédicte Favron, documentaliste
1/ Objectifs de la Réunion du 7 février 2006
- rappel des rôles du CDI,
- établir un bilan des pratiques des élèves,
- réfléchir sur les dispositifs à mettre en place, en fonction des demandes des utilisateurs et de la problématique.
2/ Rôles du CDI et de la Documentaliste
Circulaire du 13/03/1986 n° 86-123
Missions des personnels exerçant dans les centres de documentation et d'informations.
Les rôles clés de l’enseignant documentaliste :
Informations & communication, Animation, Gestion, Pédagogie.
Ces quatre rôles principaux se déclinent en sous parties et doivent être également répartis en temps de travail.
     3/ Problématique de travail
De quelles façons l’enseignant documentaliste peut-il faire du CDI un outil incontournable et une place culturelle dynamique au sein de l’établissement, en informant et en invitant les usagers à s’ouvrir au monde?
Cette problématique est une base de travail qui implique une réflexion sur les moyens, avec la mise en place d’un réseau de communication entre les partenaires et sur le contenu des informations. Nous essaierons par le biais de cette analyse de répondre à cette problématique.
4/ Propositions de définition du terme «CULTURE»
Nous avons décidé de donner aux élèves quelques définitions du terme de « Culture » afin que le socle de réflexion soit identique pour tous.
Edward B. Tylor (1871) :
« La culture est un tout complexe qu'inclut les connaissances, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes, ainsi que toutes autres dispositions et habitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une société ».
Wikipédia : (encyclopédie libre) article « culture »
La culture est l'ensemble des Connaissances et des comportements qui caractérisent une société humaine ou un individu, et au sens large, tout comportement, habitude, savoir, appris par un individu biologique (vous), transmis socialement et non par héritage génétique de l'espèce à laquelle appartient cet individu.
La culture comprend ainsi trois grands groupes de manifestations ; l'art, le langage, la technique.
La culture   représente ce qui s'oppose à la nature (connaissances rationnelles par exemple), ce qui la développe au sein du comportement humain.
Elle comprend ainsi tout ce qui est considéré comme acquisition de l'espèce, indépendamment de son héritage instinctif, considéré comme naturel et inné.
 UNESCO
«La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»
Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982.
5/ Bilan des pratiques des élèves
Réponse au questionnaire. Nous avons demandé aux élèves de répondre sérieusement en les informant des conséquences de leurs réponses qui orienteront nos propositions.
     6/ Discussion informelle et échanges oraux
Les élèves ont été surpris de la nature de la réunion, mais ils étaient plutôt satisfaits dans l’ensemble.
     7/ Clôture
 Les élèves ont été informés qu’ils auraient les résultats et les propositions des enseignants documentalistes.
NOTA BENE :
 *12 élèves de secondes, 12 élèves de premières et 9 élèves de terminales ont répondu. Certains élèves avaient cours, d’autres étaient au Mexique.
*Le total est de 33 élèves. Nous prenons 17 comme moitié significative.
*La distinction seconde – première – terminale - n’est indiquée que si elle s’avère signifiante.
*les résultats chiffrés sont disponibles sur demande à la documentaliste.
 
Conclusion
Nous avons été impressionnées par la lucidité et la capacité d’analyse de certains élèves. D’autres font preuve de créativité et d’un sens de l’organisation.
 L’image du CDI et les représentations mentales qui l’accompagnent, sont peu positives à l’heure actuelle.
 Les résultats statistiques imposent pour les enseignants documentalistes une remise en question de leurs pratiques et un travail qui porte à la fois sur le fond et la forme.
 Les propositions faites dans le cadre de cette enquête, ne sont que des propositions. Elles doivent être remaniées, et améliorées.
Nous sommes cependant satisfaites des idées lancées par les élèves pour la promotion du lieu et la place que tient la culture à leurs yeux.
 Cette analyse de nos pratiques a mis en exergue des déficits, d’information / communication principalement. Une remise en question de nos pratiques actuelles est à envisager. Ces propositions ne sont qu’au stade de projet pour certaines, mais d’autres commencent déjà à être mises en place.
 La perception qu’ont les élèves est en fort décalage, voire en contradiction ( !) par rapport à notre perception d’adulte et d’enseignant documentaliste. Mais à leur décharge, combien d’élèves connaissent notre métier ? Qui leur a dit ce que devait être un CDI ?
Les élèves ont presque tous suivi leur scolarité dans un établissement possédant un CDI, mais les réalités sont tellement différentes. Il existe tellement d’a priori !
A la lecture de leurs réponses, nous avons eu l’impression que le CDI était présent, certes, mais qu’il faisait partie des murs en quelque sorte. Il n’est là, que par nécessité, il n’existe que par obligation.
Nous devons nous adapter à la Société de l’Information et mettre en place de véritables stratégies marketings dont nos usagers ont l’habitude. Ils se sentent perdus et non informés, si une communication effrénée n’accompagne pas le lancement d’un produit.
Le CDI ne doit plus être perçu comme la forteresse du savoir établi, mais comme une clé pour accéder à la diversité et à la richesse du monde. Les représentations mentales sont difficiles à modifier. Elles touchent à la fois aux connaissances mais aussi à l’affectif. Si le CDI veut retrouver ses lettres de noblesse, il faut que nous nous adaptions à la société dans laquelle nous vivons.
Ces réflexions méritent également une approche philosophique. Quel sens donnons-nous à l’Ecole, quel rôle joue-t-elle dans notre société. Pouvons-nous (et avons-nous le droit de) considérer la culture comme un produit d’économie de marché ? Faut il une tête bien pleine ou une tête bien faite ? Devons nous privilégier les savoirs purs, la vie professionnelle, la capacité à vivre en société ?
Nous ne prétendons pas avoir de réponses à ces questions, il nous semble cependant important de nous les poser.
Les élèves qui ont répondu à ce questionnaire ont entre 15 et 18 ans. Ils ont passé entre 12 et 15 ans dans le système scolaire, mais que connaissent-ils du monde actuel par le biais de l’école ? Il n’est pas indispensable de connaître la tribu Hmong du Laos pour réussir à l’école ou dans le monde professionnel. En revanche, une ouverture d’esprit, une curiosité naturelle et un esprit critique -qui ne s’acquièrent qu’en se confrontant sans cesse aux Autres-, sont eux, des atouts incontestables.
Essayons donc de travailler ensemble afin de faire du CDI un outil de communication en réseau tourné vers le monde extérieur, et intégré au « village monde », en le rendant plus dynamique et chaleureux. Et surtout indispensable aux yeux de tous les acteurs de la communauté éducative !
 Nous devons faire en sorte que la quête du savoir soit une grande aventure collective.
                                                       Bénédicte Favron

 

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