Information Literacy against Dark Vador

Publié le par Bénédicte Favron

 Information Literacy against Dark Vador
 
 
Le livre a longtemps été la seule source d’informations disponible pendant plusieurs siècles. Encore fallait-il en maîtriser son corollaire : la lecture.
Renaudot et sa « Gazette » marque le début de la presse et de la multiplicité des sources d’informations. Le XIXème siècle concrétise cette transformation tant sociale qu’économique et politique. Le lectorat s’élargit lors de la Révolution Industrielle et grâce à l’impulsion donnée par Jules Ferry. D’ailleurs, cette tendance se confirmera tout au long du XXème siècle.

A l’heure d’un « gavage » et d’un matraquage technologique et informationnel - au risque d’une obésité collective au sein du système éducatif et dans notre société-,nous nous demandons de quelles façons l’enseignant documentaliste peut contribuer à la mise en place d’une formation intelligible et efficace pour une utilisation raisonnée mais pertinente des nouveaux médias. Telle est la problématique à laquelle nous sommes soumis.

Avant de restituer l’ « Information Literacy » dans le cadre de nos missions, nous tenterons de définir ce qu’elle recouvre et quels en sont les enjeux, à court et long terme.

Les termes « Information Literacy » sont assez récents en France, mais de plus en plus utilisés par les professionnels des Sciences de l’Information. sont assez récents en France, mais de plus en plus utilisés par les professionnels des Sciences de l’Information.
Le terme Literacy peut se traduire par « littérisme ». La commission de terminologie et de néologie a fait passer dans le BO n°37 du 13 octobre 2005 la note suivante : . La commission de terminologie et de néologie a fait passer dans le BO n°37 du 13 octobre 2005 la note suivante :
« Littérisme : nom masculin, domaine : éducation Définition : capacité à lire un texte simple en le comprenant, à utiliser et à communiquer une information écrite dans la vie courante.
Note : Ce terme est l’antonyme d’illettrisme qui ne doit pas être confondu avec analphabétisme. Equivalent étranger : Literacy »(1).
Si nous revenons à l’ « Information Literacy », nous pouvons donc supposer que c’est la capacité à appréhender une information - la comprendre et l’utiliser-. Un bémol s’impose cependant, nos chers amis anglo-saxons incluent dans ce concept des notions plus élargies.

Cela revient à savoir que l’on a besoin d’une information, la chercher, la trouver, la comprendre, la vérifier, la partager et l’utiliser à bon escient, quels que soient les objectifs, les outils, le support. 

 L’idée de maîtrise est ici consubstantielle.

On peut tenter d’utiliser les termes « compétences informationnelles », « maîtrise de l’Information » (2), « culture de l’Information ". Mais cela ne reflète que partiellement la définition anglo-saxonne et l’atténue. Ne serait-il pas plus approprié alors de garder « Information Literacy » ?
Après cette tentative de définition, voyons-en à présent les implications.
Les relations SAVOIR/POUVOIR sont les bases de toutes les sociétés, y compris démocratiques. Au temps préhistorique, celui qui sait faire du feu, utiliser un silex et le fabriquer détient le pouvoir. Aujourd’hui, dans notre société de l’information(4), celui qui maîtrise les processus informationnels détient un pouvoir fondamental. Il détient aussi le pouvoir de les faire cesser, de les interrompre, de les dénaturer voire de les corrompre.
Cette « maîtrise de l’information » implique de ce fait, des enjeux fondamentaux.
A long terme, c’est le choix de notre société qui se pose. L’enjeu sous-jacent mais fondamental de « l’Information Literacy » est la pérennité de la démocratie. La démocratie, c’est, rappelons-le avoir le choix, faire des choix réfléchis, en ayant conscience de renoncer à autre chose.
Notre rôle est clairement inscrit dans la formation des futur(e)s citoyen(ne)s. Développons l’esprit critique, prenons garde au miroir déformant du progrès. Une hallucination positive et collective nous a entretenus pendant deux décennies. L’ « idéologie techniciste (12) » à laquelle nous sommes confrontés dans notre quotidien se révèle extrêmement pesante (13) et génératrice d’inégalités (14).
Ne nions pas l’importance bénéfique de ces progrès et des changements positifs qu’ils impliquent. Mais, il est peut-être temps de prendre en considération la globalité du phénomène et d’en appréhender les conséquences, et ce, sans manichéisme aucun.
Une méconnaissance, voire une incompréhension du monde de l’Information liée à un monopole économique -qui peut rapidement devenir un outil de propagande politique et de manipulation, surtout à l’échelle d’Internet- peut conduire à des aberrations politiques très bien représentées dans nos civilisations, des systèmes féodaux aux dictatures du XXème siècle.
Cependant, ne soyons pas alarmistes, mais lucides et vigilants pour contrer le « Côté Obscur de la Force » (15), au cas où.
 
NOTES : (1) A noter que « étranger est synonyme d’anglais !! » (2) Source Urfist : http://urfistinfo.blogs.com/urfist_info/2004/12/dfinition_de_li.html (4) La société de l’information : forme particulière d’organisation sociale, dans laquelle la création, le traitement et la transmission de l’information (celle-ci est la matière première et est traitée par des processus industriels) deviennent les sources premières de la productivité et du pouvoir. (5) Rappel des Valeurs Républicaines : Liberté, Egalité, Fraternité (12) Dominique Wolton : « Il faut sauver la communication », Paris : Flammarion, 2005.(13) « Bonjour, vous avez 115 messages non lus depuis hier ». (14) « Quoi, tu n’as pas l’ADSL, ni le dernier téléphone portable,- qui enregistre, photographie, passe de la musique, des films, sert de carte bancaire, de laissez-passer à la cantine (...) à quand l’épilateur intégré et la photocopieuse ? Mais comment fais-tu pour vivre ??? » (15) Allusion à l’épopée intergalactique « Star Wars », de Georges Lucas.

Publié dans le mot du jour

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